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Perspectives paysagistes
3 décembre 2004

suite sur l'histoire de la ville de Briare

Briare-le-Canal, histoire de la ville

 

  • Généralités

 

  • Briare se situe en bord de Loire, sur la rive droite, à 80 km d'Orléans et 10 km de Gien.
  • Elle est reliée à Paris par le train Paris/Clermond-Ferrand et par l'autoroute A77.(150 km)

 

  • Petite ville de 6192 habitants.
  • Altitude max 144 m.

 

 

  • Briare, histoire et évolution urbaine

 

  • A l'origine, Briare s'appelait Brivodorum, du celte briva (pont) et duro (colline fortifiée, oppidum). La cité se trouvait sur un chemin celtique, la voie d'Autun à Orléans puis Nantes. Cette voie franchissait la Trézée avant sa division en 3 bras: de Rivotte, du Martinet et du Baraban, formant un large delta (qui correspondront par la suite aux 3 sorties en Loire du canal).
  • Des traces importantes témoignant de la vie de Briare à l'époque gallo-romaine sont découvertes lors du creusement du canal latéral, et en particulier dans le delta de la Trézée: villa avec bains, mosaïques, statuettes, sarcophages, tuiles à rebord…
  • La ville vit du commerce et de la viticulture. Les fondations d'un temple probablement dédié à Bacchus, le dieu de la vigne, sont trouvées au Baraban, .
  • Aux alentours de 500, Brivodurum est une paroisse avec église, tandis qu'une chapelle dédiée à Saint Etienne est édifiée sur les fondations du temple.

 

  • Son nom se transforme ensuite en Brierre à l'époque carolingienne. La trafic sur la Loire se développe et la traversée du fleuve se fait à Châtillon et Saint-Firmin pour gagner la route Autun-Lutèce.
  • Le nom Briare apparaît en 1523 sur la carte de France dressée par Oronce Finé.

 

  • Un plan reconstitué des environs de 1630 nous montre une cité fortifiée, organisée en croix selon les 4 points cardinaux. A l'Est, isolé et en dehors des remparts, le château fort trône au milieu de douves alimentées par une dérivation de la Trézée. L'église se trouve au milieu de la croix presque à la même hauteur que le château.
  • L'habitat semble très limité à l'intérieur de la ville mais la présence de nombreuses auberges et hostelleries est signalée dans la légende ( au moins 18). Le canal a sans aucun doute profité à l'essor économique et urbain de la ville, qui jusque là ne semblait pas s'être tellement développée.

 

  • Le plan de 1775 dessiné par Lattré, graveur du duc d'Orléans, montre en effet une densité beaucoup plus importante à l'intérieur des remparts qui servent d'appui aux constructions. L'urbanisation en dehors des remparts reste très timide. Il faut néanmoins noter la construction des magasins généraux en 1735, de l'autre côté du canal. Ceux-ci étaient destinés à stocker les marchandise apportées par bateaux de Loire et de les acheminer au fur et à mesure des besoins vers Paris.
  • Les vignes et jardins entourant la cité sont représentées ainsi que le relief et les plantations en bord du canal et de la Trézée.
  • La forme des remparts a quelque peu changé, la porte à l'Ouest est fermée.
  • Des représentations de l'église, de bâtiments notoires, apportent des indications sur l'architecture de l'époque.

 

 

  • Un 3° plan de 1836, témoigne de l'évolution de Briare depuis la construction du canal avant l'implantation de la manufacture de faïence fine en 1837.  Décidée à profiter du transport des marchandises par le canal pour concurrencer la faïencerie de Gien, la manufacture de Briare s'installe au bord du canal, du même côté que les magasins généraux.
  • La concurrence est sévère, la manufacture de Briare fait faillite et est reprise en 1845 par Jean-Félix Bapterosses, industriel parisien à la tête d'une manufacture de boutons.
  • Par ironie du sort, la faïencerie de Gien est maintenant actionnaire de la fabrique d'émaux de Briare!

 

  • Depuis la construction du pont-canal en 1896, l'urbanisation s'est essentiellement développée dans le triangle formé entre le canal de Briare, le canal latéral à la Loire et le canal neuf de Briare.
  • …
  • Construction de l'autoroute A77, de la RN 7
  • 1883 : Voie ferrée

 

 

 

Manufacture de Briare

 

 

  • En 1837, Briare voit donc s'installer une manufacture de faïence, sur un site de 10 hectares, surface immense pour l'époque. Les bâtiments d'exploitation sont nombreux et vastes, 45.000 m², et en parfait état. Les fours à houilles existants sont modernes et d'après un brevet déposé par J.F Bapterosses, vont permettre la cuisson très rapide (15 min) des boutons. De plus, d'après un procédé de son invention, il trouve aisément autour de cette commune rurale le lait dont il a besoin pour rendre la pâte d'émail plus malléable.
  • Et depuis 1838, l'histoire de la ville se confond avec les péripéties de l'usine.

 

  • A partir de 1845, J.F Bapterosses réoriente la production vers la fabrication en grande série de boutons et de perles en émail, et désormais la fabrique peut compter aussi sur le chemin de fer pour exporter ses produits, arrivé en 1843.
  • Son succès est rapide et nécessite des aménagements pour les 1500 employés de l'usine. J.F Bapterosses, en industriel paternaliste, construit une cité ouvrière (180 familles) avec des jardins, des écoles. Il fonde un hôpital-hospice, une société de Secours Mutuel pour ses employés et implante des terrains de sports, crée une fanfare etc.…
  • La production pouvait atteindre 1,4 millions de boutons par jour (avant l'invention des boutons en plastique) et 500 tonnes de perles par an.

 

  • À la mort en 1885 de J.F Bapterosses, sa famille reprend la fabrique. En 1882, la production de perles et de boutons s'accompagnait déjà de celle de mosaïques, ou émaux. L'emploi de ce matériau est très prisé par les architectes et les entrepreneurs après la fin de la guerre 14-18. Le succès est tel que Briare produit 60% du marché français de la céramique.
  • Un nouveau produit, élément de céramique teinté dans la masse et vitrifié, les "Émaux de Briare", assure une qualité supérieure aux autres revêtements.

 

  • Ce succès et la reconversion progressive de l'entreprise vers ce nouveau produit de qualité ne suffit cependant pas à éviter son déclin.
  • En 1954, l'usine doit licencier, et en 1962, elle est cédée au groupe Société Générale de Fonderie.
  • Les années 1980 marquent une période de réduction d'activité, l'effectif passe de 1000 à moins de 100 employés.

 

  • En 1996,  Jean-Claude Kergoat a repris le flambeau de ce fleuron de l'industrie céramique avec ses 77 salariés. Maintenant, les Émaux de Briare entament une véritable renaissance, alliant la tradition du processus de fabrication et la modernité des collections, renouvelées régulièrement. L'usine emploie une centaine de personnes à l'heure actuelle.
  • Le Musée de la Mosaïque et des Émaux, crée en 1994, attire 1500 visiteurs par an, contribuant à la renommée de l'usine.
  • La fabrique exporte dans le monde entier, 70 % de son chiffre d'affaires se réalise à l'export. Le marché européen est le plus important. L'Australie et l'Europe de l'Est comptent parmi les dernières conquêtes de l'usine. Bien que 85 % des commandes proviennent de particuliers, les Émaux de Briare réalisent aussi des commandes prestigieuses: mosquées, bateaux de croisière, aéroports etc.

 

 

  • Procédé de fabrication

 

  • Les composants: l'émail est en réalité un verre et même un cristal très affiné, coloré à l'aide d'oxydes métalliques. Ses principaux composants sont la silice, la soude, le minium, le carbonate de potassium, le borax, qui sont mélangés en suivant à la lettre des formules très anciennes.
  • La silice provient des sables de Loire exploités dans la région. Les minerais sont achetés en Australie, en Norvège.
  • Le mélange de silice et de minerais est fondu à 1400°C, puis mélangé aux oxydes métalliques qui le colorent dans la masse.
  • La pâte colorée ainsi obtenue est ensuite broyée puis pressée et cuite selon la forme et la taille désirées des carreaux.
  • L'introduction de lait dans la pâte fait partie du secret de fabrication...
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Commentaires
F
Très bonne la description historique de la ville. Je cherchais par un résumé comme celui-là et ai trouvé.
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