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Perspectives paysagistes
21 octobre 2004

Débuter un blog...

...ce n'est pas si simple pour moi! Je suis pointilleuse sur la présentation, et voilà, du coup je recommence à zéro. Heureusement je n'avais posté que 2 messages pour l'instant. Je m'excuse auprès des lecteurs qui ont déjà visité mon blog.
Pourquoi un blog? Pour essayer, pour faire l'expérience, pour faire partager l'élaboration de mon travail de diplôme et recueillir idées et avis des lecteurs, afin d'orienter mes propres idées de projet.

Etudiante à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage, je fais donc ma dernière année. Nous avons 2 projets en dernière année: un travail de groupe et notre travail personnel de fin d'études (TPFE). Le travail de groupe consiste en une commande réelle d'une collectivité locale, en l'occurence émanant de la Communauté d'Agglomération de la ville d'EVRY pour mon groupe. Aujourd'hui nous sommes allées sur notre site avec les responsables et notre tuteur, Michel Péna, paysagiste à Paris.
C'est un parc clos donnant sur la Seine, le parc de Grand Bourg ou dit encore parc Bataille. Pour l'instant je manque d'éléments pour en parler, mais l'histoire de la ville d'Evry m'interpelle.
C'est en effet une ville nouvelle dont la construction a été lancée en 1965 comme celles de Cergy-Pontoise, St Quentin, Marne-la-Vallée et Meulun-Sénart. Pour les architectes, l'opportunité de pouvoir concevoir et réaliser une ville entière est une aubaine, le moyen de mettre en oeuvre leurs théories et leurs aspirations, tant architecturales que humanistes. Le Corbusier avait par exemple établi un espace idéal, avec des mesures correspondant au corps humain. L'homme devait donc se sentir parfaitement à l'aise dans son habitat, et l'espace ne présenter que des proportions optimales.

Le TPFE est un projet dont nous choisissons nous-même le site et la problématique, à l'aide d'un encadrant qui va suivre tout notre travail et assister à la présentation avec le jury à la fin de l'année. Avant d'aborder la vie active, c'est en quelque sorte notre dernière chance de partir sur des pistes de projets et des approches très personnelles, sans toutefois s'éloigner de la réalité technique et économique.

J'ai choisi mon site au bord de la Loire, dans la commune de Briare, petite commune célèbre pour son pont-canal qui enjambe la Loire sur plus de 600m. Voici le texte d'intention rédigé pour l'école.

PROPOSITION DE TPFE

 1. Titre (titre général et sous titre pouvant comporter le nom du site, la problématique générale, l’angle d’approche, etc.). 2-3 lignes maximum

 Le bief de Rivotte, délaissé du canal de Briare. Nouvelles perspectives pour un canal à sec.

 

 2. Lieu (indiquer les raisons de ce choix) 5-10 lignes maximum

L’hésitation sur le choix d’un site m’a poussée à partir en vélo le long de la Loire pour en explorer horizons et recoins. Je voulais travailler à proximité de la Loire pour introduire un facteur changeant, aléatoire, mais aussi pour comprendre les implications d’un projet en zone classée au patrimoine mondial de l’Unesco. De plus, je cherchais plutôt un site rural, au contact d’une zone urbaine, la transition entre rural et péri-urbain m’apparaissant un enjeu essentiel.

Suite à un stage en juillet où j’ai suivi une étude sur le canal d’Orléans, j’ai eu envie de découvrir le pont-canal de Briare. Je suis donc partie vers l’Est plutôt que l’Ouest. C’est d’ailleurs non loin de Briare que j’ai choisi mon site définitif, un ancien bras de canal aboutissant en Loire, asséché et aujourd’hui complètement enfoui sous les broussailles.


3. Questionnement personnel dégagé (à partir du lieu et de la problématique générale)

5-10 lignes maximum

La première interrogation sur ce site est celle de la remise en eau du canal. Est-elle utile sur cette partie dont l’usage est perdu depuis longtemps ? Est-elle même seulement envisageable d’un point de vue technique ? La forme subsiste mais la fonction peut se détourner, d’autres usages se créer, même si la navigation de plaisance connaît un succès certain à Briare. Par ailleurs, le dégagement du débouché sur la Loire permettrait de mettre en évidence les mouvements du fleuve. Comment alors se fera l’interaction entre eau « sauvage » et eau maîtrisée ?

Ensuite, on peut dire que le site comporte deux horizons, de part et d’autre du rideau végétal recouvrant la levée du canal. Vers la Loire, c’est un horizon fermé par de grands arbres et des taillis qui poussent sur la berge du fleuve. L’ouverture de fenêtres permettrait de resituer le lieu par rapport au fleuve, de lui rendre ce repère spatial, mais aussi en quelque sorte ses proportions et sa lumière.

Vers le coteau, l’horizon s’étage en lignes : lignes des routes, de la voie ferrée, lignes des toitures, frondaisons végétales. Seuls l’hôpital St Jean et quelques peupliers marquent des verticales.

Pour finir, quelle serait l’articulation à trouver avec la promenade du Martinet pour assurer la continuité vers celle de Rivotte.


4. Inscription du sujet dans la réalité du terrain.

Quel est le contexte géographique, social, etc. du site? 5-10 lignes maximum

 

Le site est relativement plat, cloisonné par des levées. D’abord celle du bief de Rivotte, et une autre, en bord du fleuve protégeant le canal de l’ensablement et des crues. Ces levées dessinent une sorte d’île, dont le canal est l’attache à la terre. C’est un site à portée de vue de la grande route et du train, et plusieurs accès existent, piétons et automobiles.

Le bras de Rivotte était la sortie la plus en aval du canal de Briare sur la Loire, où les bateaux continuait vers Orléans et Nantes ou vers Nevers. Pourtant l’imposante maison éclusière qui subsiste témoigne d’une certaine importance. Elle servait même d’auberge aux mariniers. Depuis quelques temps, bon nombre de maisons éclusières du canal de Briare font l’objet de restauration en logements, en buvettes, en maison d’associations. Briare est déjà très touristique, grâce à son réseau de voies d’eau et ses musées. Cependant, je pense qu’il y a matière à une forme différente d’attractivité sur le site. Peut-être un attrait écologique, comme à Châtillon-sur-Loire où des sorties en gabare emmènent découvrir la Loire « sauvage ».


5. Inscription du sujet dans les problématiques spécifiques à la discipline du paysage.

En quoi le sujet et le lieu choisis sont-ils innovants? En quoi permettront-ils d’ouvrir sur des nouvelles problématiques dans le champ de la discipline du paysage ? Positionnement par rapport aux approches similaires. 5-10 lignes maximum

Choisir ce site, c’était avant tout aborder des éléments, des facteurs nouveaux par rapport aux projets étudiés à l’ENSP : l’eau, sous forme sauvage et canalisée, mais aussi l’idée de l’eau dans le réemploi d’un canal asséché, l’héritage historique, culturel et esthétique, et enfin le tourisme.

On peut aussi énoncer la problématique du linéaire. Quelles structures dérouler sur des parcours de grande distance (fleuve, canal, route) comme celui de la « Loire à vélo » lancé cette année ? Ainsi mon projet pourrait s’inscrire dans ce programme.

Au cours de différents stages, j’ai pu suivre des approches similaires, notamment sur le canal St Denis et le canal d’Orléans. Si la notion de continuité s’impose, celle de nuances et de variations évite le risque de monotonie et ancre l’aménagement dans la réalité de chaque séquence traversée, au lieu d’une entité indépendante étrangère.

  6. Les ambitions et attendus du projet.

Que souhaiteriez-vous traiter à travers votre projet ? 5-10 lignes maximum

« Nouvelles perspectives pour un canal à sec », cela comprend à la fois usages et horizons. Ainsi la première étape du projet viserait à élaborer une trame d’ouvertures à pratiquer, de séquences et de points à positionner, en fonction de plans fixes (vues, étapes) et de flux (loisirs, circulations, cycles du fleuve). Ensuite, la mise en scène des différents éléments de la trame se ferait par le développement de scénarios de végétation et de lumières.

Enfin, j’aimerai rétablir autour de la maison éclusière des activités à la fois traditionnelles, et d’autres qui fassent le lien avec la nouvelle vie du canal. 


7. Références bibliographiques personnelles acquises et investigations envisagées.

La Loire, vallées et vals du grand fleuve sauvage. Christian Bouchardy, éditions Delachaux et Niestlé.
Les temps de l’eau. La cité, l’eau et les techniques. André Guillerme, éditions Champ Vallon.
La Loire de la Région Centre. Revue 303, Arts, Recherches et Créations.
Chemins d’eau. Jean Rolin, éditions Petite Bibliothèque Payot, collection Voyageurs.

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